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Une championne de la cause des Africaines
22
Giu
2011
22 - Giu - 2011



• La femme du président Armando Guebuza a fait de la lutte contre le sida sa priorité.
• Diplômée et mère de quatre enfants, Maria da Luza Guebuza milite aussi pour l’égalité des chances des femmes.

De passage à Rome, Maria da Luza Guebuza a participé à la septième conférence internationale sur l’accès universel au traitement anti-VIH, promue par la communauté de Sant’ Egidio, fondatrice du programme Dream. Ce projet, qui fonctionne au Mozambique depuis 2002, vise à combiner la thérapie antirétrovirale avec des initiatives contre la malnutrition. À ce jour, un million de personnes, dans dix pays africains, ont pu en bénéficier.


«Au Mozambique, où près de 80 000 personnes sont prises en charge, Dream a représenté une révolution », confie Maria da Luza Guebuza. Elle souligne les liens étroits qui unissent son pays à la communauté de Sant’ Egidio, depuis la signature des accords de paix au Mozambique, en 1992, à Rome. « Dream prévoit, à travers la création de centres de santé et la formation de spécialistes sur place, la prévention du risque de transmission mère-enfant », explique l’épouse du président Armando Guebuza.


Très engagée dans ce projet, Maria da Luza Guebuza reconnaît que « bien des obstacles sont encore à surmonter », car la couverture sanitaire demeure insuffisante. Mais d’ici à quelques années, elle espère que la majorité des enfants naîtront sains et que leur mère pourra les éduquer dans un contexte sanitaire plus favorable.


À plus de 65 ans, Maria da Luza Guebuza semble infatigable. « Je voyage souvent dans les régions les plus démunies, où la population a constamment besoin d’être informée sur ce qu’est le sida, comment on peut le soigner et le prévenir. Nous travaillons avec les leaders des communautés, les médecins traditionnels et, bien sûr, les chefs religieux qui sont très écoutés », explique-t-elle.


«Au Mozambique, où près de 80 000 personnes sont prises en charge, le programme Dream a représenté une révolution. »


Ses actions ne s’arrêtent pas là. Elle œuvre aussi en faveur des réfugiés. « Malgré tous nos problèmes, notamment le grand nombre d’orphelins dont beaucoup deviennent chef de famille à 8 ans, le Mozambique accueille, depuis les années 1990, des frères provenant d’autres pays africains en guerre. Nous leur demandons simplement de respecter nos lois, en échange de notre accueil. »


Entourée de femmes – de son chef de cabinet aux assistantes -, Maria da Luza Guebuza veut prouver les efforts de son pays pour l’égalité des chances. « Trente-six pour cent des parlementaires sont des femmes, je suis convaincue qu’hommes et femmes doivent marcher la main dans la main pour affronter toutes les difficultés, affirme-t-elle, parce que l’émancipation doit être un processus continu. » C’est dans ce but qu’elle a fondé un Institut pour la dignité de la femme en Afrique.


Au Mozambique, pays de 22 millions d’habitants, un des plus pauvres du monde, deux grands fléaux touchent les femmes : l’analphabétisme (45 % de la population est illettrée), et le sida. « Mon cabinet multiplie les initiatives pour suivre les femmes dans leur parcours d’alphabétisation et stimuler les jeunes filles afin quelles atteignent un bon niveau de scolarisation », explique cette mère de quatre enfants.


Diplômée en sciences biologiques, elle s’occupait de biodiversité au ministère del’ environnement avant l’élection de son époux en 2005. Selon certaines rumeurs, elle serait pressentie pour être candidate à la succession de son mari à l’issue de son second mandat, en 2014. Quand on lui pose la question, elle répond avec un large sourire : «Je n’ai qu’un rêve, continuer à me battre contre tous les freins au développement de mon pays. »

ANNE LE NIR (à Rome), la Croix

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